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LE PROJET DE RINGO A L’HONNEUR

Jean Claude WEISS dit « Ringo » avec le photographe des DNA pour article qui l’aidera à financer et réaliser son rêve. Prendre la route sur un vélo adapté et faire un tour de France.

Handicapé Ringo faisait du sport mais depuis 2001 la situation s’est aggravé. Depuis quelques temps un vélo électrique adapté aux personnes handicapés est sur le marché, Ringo rêve de l’utiliser pour descendre vers le sud de la France. Ce vélo se nomme « Quadrix watts » c’ est comme un grand karting adapté. Le centre social et culturel du Neuhof et son directeur essaie de l’aider dans la possibilité de ses moyens.

Le projet coûte 50 000 euros, vous pouvez tous aider Ringo à réaliser son rêve contacter le C.S.C au 03.88.39.09.00.

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Ci dessous le texte de Ringo qui explique son projet :

Qui je suis…

Je m’appelle Jean Claude WEISS, en venant au monde, la vie ne m’offrait pas le meilleur départ. A ma naissance, j’étais mort…Les médecins m’ont réanimé, mais la longueur des soins qui m’ont été portés font qu’aujourd’hui je suis atteint d’un handicap : je suis Infirme Moteur Cérébral.

Avec le temps, j’ai accepté mon handicap. Lorsque j’étais enfant je n’avais pas la même vision qu’aujourd’hui. Je voyais les autres jouer et je ne pouvais pas faire comme eux. Mon regard d’adulte me permet, désormais, d’avoir un regard positif sur la vie et d’être conscient de la chance que j’ai d’être là.

Vers 9/10 ans, j’ai commencé à me prendre en main. Il fallait déjà commencer par faire de petites choses pour après m’approprier chacun de mes gestes et ainsi pouvoir gagner mon autonomie. J’allais à l’école, je faisais ma rééducation et j’utilisais mon fauteuil  de manière détournée, il me servait de guide pour avancer, c’était une sorte de soutien pour mes jambes et mon corps sans jamais m’assoir dessus. Je commençais à aller mieux.

J’étais toujours suivi très régulièrement par les médecins et à l’âge de 13 ans, il a fallu m’opérer. Deux opérations coup sur coup, pour mes jambes, des pieds à la hanche. Ce fût un moment d’énormes souffrances, alité, les plâtres me maintenaient mais l’inconfort de ne plus pouvoir bouger était réellement difficile et ils me marquaient le corps, mes talons saignaient à cause des frottements.

Les rendez-vous avec les médecins s’enchainaient et par après, lors d’une énième consultation à laquelle ma mère m’accompagnait, le médecin s’adressa à elle et lui dit : «  votre fils risque de passer sa vie alité et ne plus pouvoir bouger vers l’âge de 30 ans ». J’aurais, alors, dû subir une troisième opération que j’ai refusé. Peut-être vous demandez-vous pourquoi ? Ces raisons sont celles d’un  homme qui avait gardé en mémoire les souffrances précédemment vécues mais, par-dessus tout, liées à une réaction de mon cerveau et de mon corps qui ont vivement réagi aux paroles du médecin. Il n’était pas question que je reste sans rien faire et que la maladie décide pour moi de ce que serait ma vie.

J’ai commencé à faire du sport vers 14 ans, j’ai choisis l’athlétisme ou peut-être m’a-t-il choisit…je pratiquais en fauteuil roulant manuel et assis, je poussais à la force de mes jambes vers l’arrière pour me déplacer.

Cette ouverture vers le monde du sport, qui me permettait enfin de me réaliser, avait tout de même ses limites et je ressentais de l’inconvenance. Je suis quelqu’un de réaliste quant aux attentes de la vie, je sais que tout n’est pas toujours facile mais ma combativité me permet de continuer à espérer que je peux toucher du doigt les choses dont j’ai envie et qui nourrissent  mon souhait d’avancer grâce à ma volonté.

J’ai poursuivi ma quête sportive et j’ai pensé qu’ Handisport pourrait me permettre de m’accomplir grâce à leur soutien, mais il n’en fût pas ainsi et les portes se sont fermées rapidement. Il fallait se faire une raison, ils ne voulaient pas de moi. Je me suis alors tourné vers un club pour personnes valides qui m’a accueilli sans jugement et en me regardant en tant qu’homme, le handicap restait dans le vestiaire.

 

Je porte un amour inconditionnel à nos amis à quatre  pattes, et la course de chien de traineau et la randonnée avec eux étaient une évidence. Je me suis entourée de ma meute pour former mon attelage composé de six chiens nordiques (4 Huskys et 2 Malamutes) ensemble on formait une équipe. Et nous avons même réalisé la traversée des Vosges J’ai prouvé avec eux que je pouvais dépasser les limites de mon handicap. J’ai continué jusqu’à ce qu’ils prennent leur retraite sportive bien méritée. Je les ai respecté et j’ai veillé sur eux, j’étais très attaché à eux, ils m’étaient chers. Ils étaient devenus ma famille et je ne pouvais les abandonner, je ne pouvais pas leur faire vivre ce que moi-même j’avais vécu, être rejeté. Et aujourd’hui encore, je les remercie d’avoir fait partie de ma vie, de m’avoir permis d’aller plus loin, de découvrir la nature. Ils m’ont amené là où je souhaitais aller.

Ils s’en sont allés, les uns après les autres. Leur disparition m’a beaucoup affectée mais ma vie à moi ne s’arrêtait pas encore là et j’ai découvert le marathon avec un vélo appelé « Handibike ». Je me révélais dans cette discipline et j’ai souhaité trouver soutien auprès de Handisport pour pouvoir développer toujours plus mes aptitudes. Et de nouveau, ce fût le même couperet : on me refusait une nouvelle fois au motif que je n’étais pas assez rapide. Mais cette défaite ne sonnait pas la fin de l’aventure et mon goût pour le défi me poussait à nouveau et me donnait la force de continuer.

Je m’entrainais, mes efforts étaient réguliers, je pouvais atteindre une vitesse moyenne de 20 à 25km/h. La persévérance et mon assiduité ont permis la réalisation de performances, je pouvais enfin atteindre des vitesses de 45 voire 50 km/h dignes d’un bon athlète.

Mon travail a vite été reconnu, des victoires et des articles de presse ont suivi et Handisport est revenu vers moi, mais j’ai refusé et cette fois ci c’était moi qui leur fermait la porte.

D’autres sont venus me voir, un sponsor m’a sollicité afin que je cours pour eux et il m’offrait la chance de partir pour New York pour participer au fameux Marathon. Les compétitions sportives m’ont fait voyager dans plusieurs villes de France et d’Europe. Le Marathon devait être la récompense.

Le sport me permettait d’entretenir mes muscles, de stabiliser mon état de santé et je suis heureux aujourd’hui, car tous ces entraînements ont permis de faire retarder l’évolution de la maladie et ainsi contredire ce que le médecin avait prononcé à ma mère lorsque j’avais 13 ans.  

Pour m’améliorer et préparer mon corps à l’effort physique, la musculation était incontournable, j’avais installé chez moi tout l’équipement nécessaire à mes séances. Les efforts répétés ont pris une mauvaise tournure et cela a abimé mes muscles dorsaux affectant mon état de santé et ma mobilité. Les médecins m’ont encouragé à continuer le sport mais la musculation devait être rayée de la carte. Le verdict était tombé, je ne pouvais plus courir et le rêve du Marathon s’effondrait.

Je devais me tourner vers d’autres choses, d’autres moyens d’exprimer tout ce que je ressentais. Je choisissais les disciplines artistiques, le théâtre, le slam, et un film documentaire. Tout cela était pour moi d’autres moyens de m’exprimer et ça me plaisait mais la maladie a commencé à prendre plus de place, le sport manquait. Les séances de rééducation  rythmaient les semaines mais ce n’était pas suffisant et je ne constatais aucune amélioration. Je ne pouvais plus maitriser ma maladie, elle gagnait du terrain et m’envahissait. Il devenait primordial de réagir et de ne pas oublier l’homme que suis, qui aime les défis, qui aime la vie, qui aime découvrir. Je devais retrouver la force de bouger et les moyens pour le faire. Je suis aussi quelqu’un de nature très curieuse, et j’ai engagé des recherches pour mettre la main sur ce qui pourrait me permettre de retrouver un accès au sport. Ma mobilité n’étant plus la même, je devais pouvoir disposer d’une autonomie dans ce que j’allais trouver. C’est ainsi que j’ai découvert un vélo à quatre roues semi électrique qui cumule les fonctionnalités du quad et du vélo, il permet des moments d’accélération, mais il est aussi doté d’un système de roues libres comme sur un vélo. Il est équipé de deux batteries permettant une autonomie d’une centaine de km avec une vitesse moyenne de 25km/h. Ce matériel est une réelle manière de retrouver ma liberté, j’ai eu la chance de l’essayer et il répond sans conteste à mes attentes.

 

C’est ainsi que mes nouvelles aventures démarrent et l’objet de mes démarches, est aujourd’hui de rassembler les fonds nécessaires pour réaliser ce projet.

Ce vélo appelé « Quadrix watts » est le moyen de me retrouver et de reprendre possession de mon corps et peut-être d’avoir à nouveau la possibilité d’agir sur l’évolution de mon handicap. Il sera mon compagnon de route car j’envisage de réaliser un tour de France dès que j’en serai en possession.

 

Vous pouvez retrouver mes vidéos sur Youtube :

 

 

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